
La méthode nationale de l’UMS PatriNat
La méthode de l’UMS se présente sous la forme d’un questionnaire comprenant 23 questions réparties sous 3 axes :
• Détection – Introduction – Établissement – Expansion
• Menaces
• Faisabilité de gestion
Etape 1
Ce questionnaire est transmis à un minimum de 3 personnes expertes de l’espèce ou du groupe taxonomique considéré (max. 8). Chaque expert répond individuellement à l’ensemble du questionnaire.
A chaque question doit être attribuée deux types de points :
• Points score. En fonction de la réponse de l’expert, un score {0;1;*} est attribué.
• Points
confiance. En fonction du niveau de confiance de l’expert en sa réponse, un score {0;1;*} est de nouveau attribué.
« A partir des enquêtes, un score de risque – accompagné d’une évaluation du degré de confiance et de précision des réponses par les experts – ont été calculés. Ces scores sont calculés de telle manière à disposer également d’intervalles de crédibilité à 89% de leurs estimations. » (B. PISANU, 2020)
Le classement des scores de risque et de confiance selon trois niveaux permet de différencier 3 échelles de priorité : faible, moyen et fort.
• Une espèce combinant un risque d’invasion moyen à fort et une forte confiance des experts pourra être proposée
avec une priorité forte. (B. PISANU, 2020)
• Une espèce combinant un risque d’invasion moyen à fort et une confiance moyenne à forte des experts pourra
être proposée avec une priorité moyenne, ainsi qu’une espèce dont le risque est fort combiné à une confiance faible des experts. (B. PISANU, 2020)
• Une espèce combinant un risque d’invasion faible et une confiance moyenne à forte des experts pourra être proposée
avec une priorité faible, ainsi qu’une espèce dont le risque est moyen à fort combiné à une confiance faible des experts. (B. PISANU, 2020)

Lors de la première réunion du Groupe d’expertise scientifique et technique (GESTe) fut présenté une méthode nationale, élaborée par l’UMS PatriNat, permettant l’évaluation du risque posé par une espèce animale.
Avant de se positionner sur une méthode de hiérarchisation, il fut décidé de tester la méthode nationale sur 3 espèces afin d’en tester les limites et l’applicabilité. Furent alors sélectionnés le Raton laveur, le Gobie à tâche noire
et le Frelon asiatique. La première étape conduisit à un rapport d’évaluation disponible ci-dessous.
Etape 2
Cette première étape est suivie par une phase de consensus. Cette dernière a pour objectif d’affiner les réponses des experts. En leur permettant de se rencontrer et de discuter, leurs positionnements peuvent être amenés à changer, ou à l’inverse à se confirmer, suivant les arguments qui leur auront été présentés.
A l’issue de cette seconde étape, les questionnaires sont de nouveau soumis à analyse. Un rapport d’évaluation est alors rédigé.

La méthode du CBNBl
Etape 1
La méthodologie du CBNBl s’appuie sur la combinaison des deux méthodologies préconisées par l’OFB :
• EPPO (Branquart et al., 2016)
• Weber & Gut (2004)
Cette méthodologie exclue certains taxons dont les taxons indigènes, les taxons strictement cultivés, les taxons exogènes non observés depuis 2000 et les taxons exogènes dans les Hauts-de-France mais indigènes en France. Les taxons subspontanés et accidentels non EEE dans les régions proches sont également ailleurs exclus. Sont par contre retenus les taxons cryptogènes et les hybrides.
Chaque méthodologie repose sur des critères qui peuvent être différents. La combinaison des deux méthodes permet ainsi de considérer d’autant plus de facteurs essentiels et pertinents pour la caractérisation des espèces considérées. La distribution spatiale et la rareté des espèces dans les Hauts-de-France sont aussi prises en compte.
Ajoutées à la liste d’espèces présentes en région, sont aussi considérées les espèces exotiques envahissantes avérées ou non dans les régions et pays limitrophes.
A l’issue de l’application de la méthode, les espèces seront classées dans 4 catégories :
• Plantes exotiques envahissantes (PEE) avérées implantées
• PEE avérées émergentes
• PEE potentiellement implantées
• Liste d’alerte (4 sous-catégories) :
– PEE potentiellement
envahissantes
– Connaissance insuffisante
– Taxon cultivé
– Taxon absent

Etape 2
Cette seconde étape a pour finalité la priorisation des interventions de gestion par espèce et/ou par population.
La priorisation par taxon prend en compte :
• Impacts économiques et sanitaires
• Faisabilité d’éradication / efficacité des méthodes de lutte :
– Mesures
de prévention
– Mesures de gestion : efficacité, moyens humains et financiers
• Réglementations
La priorisation par population prend en compte :
• Localisation dans l’aire de répartition
– Populations isolées
– Front de colonisation
– Entourée d’autres stations
• Milieux impactés
– Espaces protégés / gérés
– Milieux naturels / semi-naturels ou milieux anthropisés / perturbés